Surfer sur la cooptation

Quand les salariés se mettent à diffuser les offres d'emploi de leur entreprise, cela s'appelle la cooptation. Efficace pour les candidats et les employeurs, ce mode de recrutement a le vent en poupe.
Écrit le 16 mars 2016

Les employeurs se sont aperçus que s'ils motivaient suffisamment leurs salariés, ils pouvaient bénéficier de leur carnet d'adresses virtuel, afin d'obtenir des candidatures au plus près de leurs besoins. Aux États-Unis, ce concept de cooptation est déjà largement en vogue, alors qu'il émerge à peine en France.

Selon une étude américaine, relayée par le site dédié à la cooptation, myjobcompany.com, un employé « moyen » disposerait ainsi de 150 contacts sur les réseaux sociaux, soit un potentiel de 15 000 relations pour une entreprise de 100 salariés. Outre-Atlantique, les candidats approchés via ce canal représenteraient 7 % des postulants et 40 % du total des embauches. Un taux impressionnant d'aboutissement des candidatures.

L'intérêt de tous

De façon pratique, on peut devenir coopteur en recommandant à son patron un copain de faculté, son beau-fils ou encore son voisin, qui travaille dans la même branche et recherche un emploi. Ce rôle de parrain officieux est le plus souvent gratifié par des primes. Car cette pratique ne représente que des avantages pour les employeurs : un coût faible de campagne de recrutement allié à une plus grande rigueur dans le choix des candidats, puisque les salariés sont conscients qu'un postulant peu sérieux ternira leur propre image. Des plateformes comme myjobcompany.com ont même rendu ce système participatif en permettant à tout un chacun d'arrondir ses fins de mois en devenant coopteur.

Et le demandeur d'emploi dans tout ça ? Il a tout intérêt à se rendre accessible à ce mode d'embauche. D'abord parce qu'il a ainsi connaissance d'offres « cachées », n'ayant pas fait l'objet d'annonces publiques. Le postulant et le coopteur établissent, par ailleurs, un rapport de confiance qui leur donne mutuellement une plus grande visibilité sur l'offre, l'entreprise et leurs attentes. Une assurance supplémentaire pour savoir où l'on met les pieds avant son premier entretien ! La concurrence est également moins forte dans ce schéma, dans la mesure où les coopteurs ne contactent pas des centaines de candidats au hasard. Ils vont au contraire sélectionner avec soin leurs contacts susceptibles de pouvoir correspondre aux critères recherchés pour le poste à pourvoir. Une dizaine de CV seulement seront approchés.

Revers de la médaille : s'il n'est pas déjà « ami » sur le web avec un coopteur, le demandeur d'emploi n'aura aucune chance d'accéder à ce marché. Entretenir son réseau professionnel sur des sites comme viadeo.com et linkedin.com est donc, non seulement incontournable, mais plus encore c'est une condition sine qua non pour être coopté.

Zoom sur MyJobCompany

La plateforme myjobcompany.com se dédie au recrutement participatif basé sur la cooptation en France, au Royaume-Uni et au Chili.

Environ 300 recruteurs postent leurs offres d'emplois sur le site où elles restent accessibles à tout internaute. En parallèle, ces annonces sont envoyées aux quelque 40 000 diffuseurs afin qu'ils les relaient auprès de leur réseau professionnel ou postulent eux-mêmes s'ils sont intéressés. Ici, les coopteurs ne travaillent donc pas pour l'entreprise recruteur.

Lorsque cette diffusion permet de faire remonter des candidats qualifiés et pertinents, voire de les embaucher, le diffuseur perçoit une prime. Selon le site, les coopteurs peuvent gagner jusqu'à 2 000 € par mois rien qu'en partage et en placement de postulants.

Lien : www.myjobcompany.com