Economie" Fidji cherche un partenaire de même taille avec qui bâtir des coopérations "
Le cluster New Caledonia Trade and Invest a ouvert mercredi, avec la structure Investment Fidji, un salon dématérialisé, crise de la Covid oblige, pour mettre en contact des entreprises calédoniennes et fidjiennes. Selon NCT & I, les opportunités de développement sont réelles.
Cette opération avec Fidji s'inscrit-elle dans la foulée des discussions avec l'Australie ou la Nouvelle-Zélande ?
Après plusieurs années de construction de réseaux ou de réalisation de services depuis la Nouvelle-Calédonie pour les adhérents, nous avons décidé d'accentuer notre effort sur certains pays, et Fidji a été le premier, où nous avons vraiment une stratégie d'approfondissement de la relation. En août 2019, une délégation de quarante-cinq chefs d'entreprise calédoniens, représentant notamment sept secteurs stratégiques, s'est rendue là-bas. Nous avions " validé " l'opportunité de relations d'affaires croisées. Puis, nous avons réussi à établir un permanent, basé à l'ambassade de France.
Si ce modèle fonctionne, nous voudrions le dupliquer en Australie, sans doute en Nouvelle-Zélande, et possiblement dans un pays d'Asie du Sud-Est.
Comment se déroule concrètement l'actuelle manifestation ?
Rhenaud Hette, le permanent qui représente les entreprises calédoniennes à Fidji, fait un travail remarquable d'exploration, d'analyse et d'interface. Comme nous sommes ennuyés avec la Covid-19 - nous ne pouvons pas nous déplacer -, un forum dématérialisé a été organisé par NCT & I via notre agent et son partenaire Investment Fidji. Cette opération remplace le forum annuel, prévu tantôt ici, tantôt à Suva, aujourd'hui irréalisable. C'est la première fois que la Nouvelle-Calédonie a une démarche de coopération économique au long cours, structurée, profonde, et qui avance étape par étape.
Qu'en attendez-vous ?
Tout d'abord, c'est un important forum promotionnel. Sur le site, cinquante-cinq entreprises fidjiennes, et autant de Nouvelle-Calédonie, ont décidé de participer. Bref, un espace pour de la visibilité. Ensuite, des contacts commerciaux sont attendus, tout comme, troisième point, des contacts de type " invest ", c'est-à-dire la recherche de partenaires. Nous sommes persuadés, vu le contexte économique à Fidji, qu'il y a des opportunités en termes d'investissement, par exemple de prises de participation. Nous le pensons, Fidji cherche un partenaire de même taille économique avec qui bâtir des coopérations. La perspective de construction d'un accord de coopération commerciale et économique a été évoquée par le passé, et n'est pas exclue.
Quel est aujourd'hui l'état des flux ?
Ce sont de petits volumes. Nous exportons assez peu à Fidji. Des opérateurs ont en revanche des structures qui ont une activité sur place, comme la Calédonienne des Eaux. En outre, nous importons de Fidji essentiellement des produits de l'agroalimentaire, tels que des biscuits.
Quelles sont maintenant les opportunités de marché repérées ?
Lors de notre séjour, nous avions signé un MoU (Memorandum of understanding ou protocole d'entente, Ndlr) avec le ministère de l'Agriculture. Nous avons exporté de la génétique et de la technique d'élevage. Il y a une opportunité dans le secteur primaire. Une opportunité de coopération aussi sur l'agriculture végétale. Dans le secteur de la santé, les discussions sont bien avancées, pour l'accueil ici de malades fidjiens et l'envoi de médecins et matériels médicaux. Par ailleurs, il y a de forts besoins de construction à Fidji, notamment dans le logement intermédiaire et supérieur, mais aussi une vraie demande d'infrastructures de base - routes, ouvrages d'art, réseaux... -. Nous avons aussi noté des possibilités de travail dans le domaine de l'ingénierie, des bureaux d'études. Enfin, existe une demande fidjienne de coopération dans le secteur des mines. Des contacts ont été pris avec des spécialistes calédoniens.
Quels sont les freins identifiés au développement des échanges ?
Le premier, c'est la Covid-19. Les liaisons sont difficiles. Nous aimerions que soit réellement étudiée la possibilité d'une bulle entre les deux territoires, qui sont tous les deux "Covid free" et sérieux. Conséquence de la crise sanitaire mondiale sur le tourisme, il y a beaucoup d'hôtels à vendre à Fidji.
Deuxième frein aux échanges croisés, c'est la méconnaissance. Or le pays n'est pas loin, dispose d'un marché de près d'un million d'habitants, abrite tous les bailleurs de fonds, et est très structuré.
Source: Les Nouvelles calédoniennes