Les nouveaux défis de la MIJ
« On n’imaginait mal que des Bac+2 puissent avoir autant de mal à trouver un emploi », se souvient Emilie Hudan. La responsable de la communication de la MIJ nous parle d’un temps que les moins de quinze ans peuvent connaître, celui de la fin des années 2000. Il faut croire que l’atmosphère du marché du travail a bien changé, en moins d’une décennie, en particulier du point de vue des jeunes.
Les chiffres de la MIJ sont impressionnants. L’institution avait accueilli 11 000 jeunes de 16 à 26 ans, qu’ils soient en quête de travail, d’un projet professionnel ou d’un soutien autre (logement, démarches administratives…). En 2015, ils étaient désormais 16 000, dont 8000 demandeurs d’emploi, à être passés par l’une des neufantennes de la Province Sud. Cela représente un bond de 45 % en seulement six ans. Sur la même période, pas de mission supplémentaire qui pourrait expliquer un tel afflux. L’augmentation rapide de la population, qui selon les chiffres 2009-2014 de l’ISEE s’élève à 9 % en Province Sud comme sur le territoire dans son ensemble, n’est pas une explication suffisante. Reste la mauvaise santé du marché du travail.
Mesurer pour mieux anticiper
« Le ressenti, c’est que les entreprises demandent de plus en plus de qualifications et d’expérience, constate Emilie Hudan. Sans surprise, notre public est constitué de beaucoup de jeunes sans diplôme, qui ont quitté l’école prématurément. »
Très variable selon les besoins de la personne, qu’il s’agisse d’un simple coup de pouce ou d’un travail de fond, la durée de l’accompagnement semble elle aussi avoir sensiblement évolué. « Il y a quelques années, dans la plupart des cas, on pouvait se dire que c’était jouable en 2-3 mois » développe la responsables de la communication. Nous voyons de plus en plussouvent les jeunes revenir vers nous après un premier envol infructueux, et notre présence à leurs côtés atteint fréquemment les six mois ».
La mesure précise de cette durée moyenne d’accompagnement est au cœur des préoccupations de la MIJ et fait actuellement l’objet d’une réflexion.S’il se poursuit à un rythme aussi effréné, l’accroissement de la fréquentation de la Mission pourrait-il devenir problématique pour son bon fonctionnement ?
Trouver de nouveaux outils
Emilie Hudan reconnaît que la situation est plutôt complexe : « Les 60 salariés de la MIJ n’ont pas beaucoup de marge de manœuvre. Il est certain qu’il sera très difficile de faire davantage avec les moyens actuels. »Et comme du côté du budget des collectivités l’heure est plutôt aux économies, voici une question qui reste pour l’instant grande ouverte. « L’un de nos grands défis, c’est de trouver de nouveaux outils pour que notre action soit plus efficace. Les rencontres Jeunes-Employeurs sont l’exemple-type d’initiatives récentes qui ont très bien fonctionné et que nous allons multiplier à l’avenir. »
La logique est celle des spécialités locales. Pour les métiers de la logistique, à Païta, pour ceux de l’agriculture, à l’Île des Pins, la MIJ a mis face à face employeurs et postulants préalablement préparés à l’exercice de l’entretien. Plusieurs contrats de travail avaient alors été signés dans la foulée. « Nous allons renouveler l’expérience à Païta,annonce Emilie Hudan,avec cette fois-ci pour thème les métiers de l’aéroport. »
L’atelier s’attend à cartonner
Au Forum de l’Emploi et de la Formation, du 18 au 19 mars à la Maison des Artisansde Nouméa, la Mission d’Insertion des Jeunes animera un atelier CV et lettre de motivation. Lors de l’édition 2015, l’animation avait attiré le total phénoménal de 600 personnes en deux jours. Combien seront-ils cette année ? Les paris sont ouverts.